Paulo Freire et le Sous-Commandant Insurgé Marcos

Abstract

Pour Paulo Freire, il n'existe pas de je pense, au sens strict, dans la construction de la pensée mais un nous pensons dans un devenir où la lecture du monde est antérieure à la lecture de la parole. Dans les communautés zapatistes le modus vivendi de la NOSOTRIDAD, c'est l'expression Digne Rage, Juste Colère, force collective du « Tout pour tous, rien pour nous »: chemin de lutte pour le respect de la différence, pour un autre sens de la vie, loin de l'individualisme, du « sauve qui peut » et qui conforme sa capacité d'organisation en unissant dignité et juste colère. Le soulèvement zapatiste est contre l'oubli, pour la mémoire historique, c'est le ¡ Ya basta !, ¡ Ça suffit ! des démuni(e)s du monde. Le premier janvier 1994 nous avons commencé à faire attention à ce cri silencieux, millénaire de la “culture du silence” (Freire), qui, guerrier et rebelle, rappela au monde entier que l'on n'était plus disposé à être considéré comme déchet et objet d'exploitation, spoliation, mépris et répression, que les zapatistes s'opposent à la pensée individualiste, cartésienne et dualiste qui s'impose grâce à la violence du Je suis pour que tu ne sois pas: je pense donc tu n'existes pas. Et, le Sous-commandant Marcos, comme porte-parole zapatiste, émergea comme personnage du nous, personnage nosotrique (personnage nosótrico), qui sait commander en obéissant.